Les indicateurs de santé incontournables à suivre grâce aux outils numériques

18/04/2025

Pourquoi les indicateurs numériques de santé sont-ils devenus essentiels ?

En France, près de 13 millions de personnes utilisent régulièrement des objets connectés dédiés à la santé, selon une étude menée par l’association Digital Health Society (2022). Montres intelligentes, podomètres ou tensiomètres digitaux : ces dispositifs permettent non seulement d’optimiser la prévention, mais aussi d’apporter un suivi personnalisé aux pathologies chroniques, qui touchent 20 % des Français. Ces innovations répondent à la montée en flèche du concept de médecine préventive, où anticiper les risques est aussi crucial que les traiter.

Les indicateurs recueillis via ces solutions numériques offrent un potentiel immense : mise en œuvre d’une surveillance personnalisée, meilleure détection des signaux d’alerte et gestion optimisée des ressources des établissements de soins. Et surtout, ils permettent un empouvoirement (ou empowerment) des patients, désireux de mieux comprendre et suivre leur santé.

Les indicateurs physiologiques les plus suivis

1. La fréquence cardiaque

Les outils numériques, tels que les montres connectées ou les ceintures cardiofréquencemètres, mesurent en continu le rythme cardiaque. Cet indicateur est essentiel pour anticiper les risques cardiovasculaires, détecter des anomalies comme la fibrillation auriculaire ou surveiller les effets d’un programme de rééducation. En 2020, Apple et l’université Stanford ont démontré que la montre Apple Watch pouvait détecter des arythmies cardiaques avec une fiabilité impressionnante de 97 % dans certains cas.

2. La saturation en oxygène (SpO2)

Depuis la pandémie de Covid-19, la SpO2 est devenue l’un des indicateurs prioritaires. L'oxymètre digital, souvent intégré aux montres connectées, permet de suivre l’oxygénation du sang et d'alerter en cas d'hypoxie. Cette donnée, cruciale pour les patients atteints de pathologies respiratoires chroniques comme la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), gagne aussi en importance chez les sportifs souhaitant optimiser leurs performances.

3. La pression artérielle

Des tensiomètres connectés comme ceux de Withings ou Omron permettent de surveiller la tension artérielle quotidienne. Ces appareils sont particulièrement utiles pour les patients hypertendus ou les patients âgés vivant avec des troubles cardiovasculaires. Les données collectées peuvent être directement transmises au médecin traitant, facilitant ainsi l’ajustement des traitements.

4. Le sommeil

La surveillance du sommeil est un autre domaine où le numérique brille. Des applications et dispositifs comme Fitbit ou Oura Ring analysent les cycles de sommeil, le temps total de repos et les phases de sommeil profond ou paradoxal. Ces données peuvent prévenir des troubles comme l’apnée du sommeil, un phénomène sous-diagnostiqué qui touche près de 6 % des Français selon l’INSERM (2019).

5. La glycémie

Les dispositifs de monitoring continu de glucose, comme le Freestyle Libre ou le Dexcom, ont révolutionné le quotidien des personnes diabétiques. Ces capteurs permettent de maintenir un suivi constant des variations de glycémie et d’alerter en cas d’hyper ou d’hypoglycémie. Un rapport de l’OMS (2021) montre déjà que les complications liées au diabète, comme le coma hypoglycémique, ont chuté de 50 % chez les patients utilisant ce type de solution.

Les indicateurs de santé mentale, une montée en puissance

Bien que souvent négligée, la santé mentale bénéficie elle aussi des avancées numériques. Des applications comme MyCognition ou Headspace permettent de surveiller l’état émotionnel, le stress ou la charge cognitive. Plusieurs indicateurs sont ici intéressants :

  • Le niveau de stress, mesuré grâce à des capteurs de variabilité de la fréquence cardiaque.
  • La qualité de la respiration, avec des analyses des rythmes respiratoires anormaux.
  • Les tendances comportementales, surveillées via des journaux numériques ou des algorithmes basés sur l’intelligence artificielle.

En 2023, l’Institut Pasteur étudie l’impact des outils numériques sur le dépistage précoce des troubles anxiodépressifs. Les premiers résultats montrent qu’associer ces outils à un accompagnement thérapeutique traditionnel améliore de 30 % les chances de diagnostic précoce.

Les indicateurs liés au mode de vie

Les données concernant l’activité physique, l'alimentation ou encore l’hydratation permettent de mieux comprendre les habitudes de vie et leur impact. Quelques exemples :

  1. L’activité physique : mesurer le nombre de pas, la dépense calorique ou la sédentarité est incontournable pour sensibiliser aux dangers de l’inactivité. L’OMS recommande 10 000 pas par jour, mais une étude de 2021 publiée dans le JAMA conclut que 7 000 suffisent à réduire la mortalité précoce de 30 %.
  2. L’alimentation : les applications comme Yuka ou Foodvisor analysent les apports nutritionnels, favorisant une prise de conscience sur les carences ou excès au quotidien.
  3. L’hydratation : Des objets connectés comme la bouteille intelligente HidrateSpark aident à suivre la consommation d’eau et à rappeler l’importance d’une bonne hydratation.

Le futur des indicateurs de santé numériques

Nous ne sommes qu’au début d’une ère où les indicateurs quotidiens de santé façonnent les stratégies de prévention et de soin. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA), nous pourrions bientôt voir émerger des outils capables de prédire des crises cardiaques ou des décompensations respiratoires jusqu’à 48 heures avant qu'elles ne surviennent.

Dans les EHPAD et résidences services, l’intégration de capteurs discrets pourrait également transformer la manière dont les soignants surveillent les résidents, en passant d’un mode réactif à un mode totalement prédictif, réduisant ainsi la dépendance et les hospitalisations évitables.

Plus largement, il est clair que ces outils n’ont pas vocation à remplacer un diagnostic médical ou un suivi humain. Cela dit, ils s’imposent comme des supports incontournables pour optimiser la prise en charge holistique des patients, qu’ils soient en établissement ou à domicile. Avec une adoption croissante, ces technologies ouvrent une nouvelle page dans l’histoire de la santé individuelle et collective.

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