Pour renforcer la protection des données collectées par les objets connectés, il est impératif de s’appuyer sur une stratégie globale combinant technologies, réglementations et sensibilisation des utilisateurs. Voici les trois axes majeurs :
1. Implémenter des solutions techniques robustes
Les solutions techniques jouent un rôle clé pour minimiser les risques. Plusieurs mesures peuvent être adoptées :
- Le chiffrement des données : Les données stockées ou transmises par l’objet connecté doivent être chiffrées de bout en bout, ce qui les rend illisibles en cas d'interception par un tiers.
- Des mises à jour régulières : La plupart des attaques exploitent des failles connues dans les logiciels. S'assurer que les objets et leurs infrastructures reçoivent des mises à jour régulières est donc une priorité.
- Le déploiement d’un réseau cloisonné : Pour limiter la propagation d’une attaque, les appareils connectés peuvent être placés sur un réseau séparé de celui utilisé pour d’autres services dans l’établissement.
- L’authentification renforcée : Privilégier les connexions par double authentification ou biométrie peut réduire les risques d'accès non autorisé.
2. Respecter les réglementations en vigueur
Le cadre réglementaire est un socle indispensable pour assurer la confidentialité des données. En Europe, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose des règles strictes pour encadrer la collecte et le traitement des données personnelles. Quelques obligations clés à respecter :
- Obtenir le consentement éclairé : L’utilisateur ou le résident concerné doit être pleinement informé du type de données collectées, de leur usage et des tiers auxquels elles pourraient être transmises.
- Garantir le droit à l’oubli : Les utilisateurs doivent pouvoir demander l’effacement de leurs données à tout moment.
- Réaliser une analyse d’impact : Lors de l’introduction d’un nouvel objet connecté, une évaluation doit être menée pour examiner les risques que sa mise en œuvre pourrait poser en matière de confidentialité.
Ces obligations ne sont pas seulement légales ; elles participent également à instaurer une relation de confiance avec les usagers et leurs familles.
3. Sensibiliser et former les utilisateurs
Enfin, une grande partie des risques peut être prévenue grâce à la sensibilisation. Trop souvent, les utilisateurs (soignants, patients, aidants) ne sont pas formés aux bonnes pratiques en matière de sécurité. Par exemple :
- Éviter de connecter des objets sensibles à des réseaux publics non sécurisés.
- Modifier les mots de passe par défaut des appareils dès leur réception.
- Prendre le temps de lire les conditions générales des fournisseurs pour comprendre comment les données seront utilisées.
Former le personnel des établissements aux enjeux de la cybersécurité devient ainsi une nécessité absolue pour prévenir les incidents. Des initiatives comme celles menées par l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) en France proposent des ressources adaptées pour sensibiliser les professionnels de santé.